5 octobre 2011

Toute la beauté des femmes

L’Apollonide, souvenirs de la maison close de Bertrand Bonello , 2h02, France
Avec Hafsia Herzi, Noémie Lvovsky, Adèle Haenel, Céline Salette…


Une maison close feutrée à la fin du 19eme siècle, un client s’isole avec une prostituée et la mutile, le rêve ou le cauchemar éveillé peut alors débuter. Ainsi commence L’Apollonide, le cinquième film de Bertrand Bonello sélectionné cette année au festival de Cannes en compétition officielle. Cet habitué de la croisette signe ici une œuvre profondément remarquable de par son soin constant apporté aux actrices, cadres et autres lumières et livre un constat amère sur la condition féminine à travers les âges. Dans une volonté quasi documentaire, mais qui n’exclut jamais un travail poussé de mise en scène, Bertrand Bonello nous fait littéralement entrer dans un autre monde, véritable métaphore des tragédies de tout un siècle.

Reprenant une figure purement cinématographique, la prostituée, le réalisateur filme toujours au plus près les corps dénudés de ces fascinantes actrices entre désir, sensualité, crainte et répulsion. Et cela toujours au service d’une vérité sur une époque charnière, passage du XIXème au XXème siècle, transition d’un temps très glam-rock où la naïveté jouit de chaque instant, à un autre beaucoup plus sombre où tout désormais semble pervertit, la faute à l’Homme, responsable du péché originel du film.

Bertrand Bonello nous montre ainsi toutes les déviances possibles au sein de cet établissement quelque peu particulier. Tortures, balafres qui en découlent, bain de champagne, présence d’une panthère noire, simulacre de poupée et autres larmes de sperme, autant d’épisodes filmés avec un talent rare comme de véritables tableaux vivants. Il y a du Barry Lyndon dans cette mise en scène picturale de Bertrand Bonello, et pas seulement a-t-on envie de dire, tant le cinéaste emprunte et rend hommage à toute une tradition cinématographique.

Le Plaisir de Max Ophuls, et plus particulièrement son segment consacré aux prostituées de La Maison Tellier, y est cité au détour d’une scène de bain dans un étang à l’instar de La Dame de Shangaï de Orson Welles dans une démarche similaire de mise en beauté du corps féminin. Mais Bertrand Bonello en tant que grand cinéphile se permet d’aller encore plus loin en empruntant le style décalé du Marie-Antoinette de Sofia Coppola au travers une b.o toujours plus rock et inspirée (The Moody Blues, Lee Moses…) et la structure narrative du chef-d’œuvre de Sergio Leone, Il était une fois en Amérique. L’Apollonide, souvenirs de la maison close peut se voir en quelque sorte comme le pendant féminin du film du célèbre réalisateur italien au travers le personnage de Clothilde qui, pour s’échapper de ce huit-clos, préfère s’isoler dans le paradis artificiel que représente l’opium. Figure du criminel pour l’homme, figure de la prostituée pour la femme comme le souligne le film. Les visions fantomatiques se succèdent alors entre flash-back, flash-forward, entre passé, présent et futur et font entrainer le spectateur dans un étrange rêve. A ce titre, l’ultime séquence du film, pourtant surprenante de premier abord, se révèle être d’une logique pure au sein de cette narrativité à la fois magnifiquement onirique et tristement réaliste.

Signalons au passage l’interprétation sans faille des très bonnes (sans mauvais jeu de mot) Hafsia Herzi, Adèle Haenel et Celine Salette en prostituées au service de la toujours excellente Noémie Lvovsky.

Au final, Bertrand Bonello signe avec L’Apollonide, souvenirs de la maison close une rêverie amère et désenchantée, profondément travaillée de par son audacieuse narration et la beauté de sa mise en scène qui ne cesse de valoriser ses sublimes actrices. Un film libre, à l’inverse de ses personnages, jouant habilement des clichés d’une époque révolue afin de mieux capter les obsessions et les névroses de notre temps.

Dérapage controlé

A la sortie de Valhalla Rising, le guerrieux silencieux, le jeu
Drive de Nicolas Winding Refn, 1h40, 2011, USA
Avec Ryan Gosling, Carey Mulligan, Bryan Cranston, Ron Perlman, Albert Brooks…

A la sortie de Valhalla Rising, le guerrier silencieux, le jeune cinéaste Nicolas Winding Refn confesse qu’il désire réaliser un gros film américain en attendant de pouvoir retourner à des projets plus personnels. En 2011 Drive sort sur nos écrans et des gros films américains de cette trempe, on voudrait en voir toutes les semaines.

Le réalisateur danois débarque à L.A pour nous offrir l’histoire d’un as du volant, mécano et cascadeur le jour, driver pour des petits casses la nuit. Cet automate mutique va voir son rythme de vie calculé basculer à la rencontre d’Irène, une jeune mère dont le mari purge une peine de prison. Notre driver solitaire s’éprend d’Irène, au moment où Standard, le mari de cette dernière sort de prison. Ce dernier veut retrouver une vie de famille normale, mais une dette contractée en prison menace Irène et leur fils. Pour éradiquer toute menace notre driver va aider Standard dans un casse qui tourne mal. Mis au pied du mur le driver va devoir se servir de sa violence pour essayer de rétablir les choses.

Sur le papier Drive semble n’être qu’un énième film de self-défense, mais c’est un réalisateur à la poétique violente qui se charge de faire le film. Winding Refn installe dès la première séquence une esthétique urbaine, rappelant Michael Mann, teinté de couleurs vintage sentant bon les années 80, créant ainsi une atmosphère aussi pesante que magnifique. Il impose un rythme lent, faisant ressortir avec dynamisme les scènes d’action qui parsèment le métrage. Même si le pitch laisse croire que l’on sait exactement où le film nous conduit, le scénario réserve son lot de surprise aussi bien grâce à ces virages scénaristiques, que par les obsessions thématiques du cinéaste. Ce Drive, à l'instar des autres films de Winding Refn, se construit autour des mêmes récurrences, l’action violente, les personnages solitaires, les spirales où le protagoniste se doit d’affronter la fatalité.
Protagoniste tantôt cool et mystérieux, puis froid et barbare, incarné par le magnifique Ryan Gosling qui signe ici le rôle le plus important de sa jeune carrière, le jeune acteur illumine chacune des scènes par sa présence, son jeu minimaliste. Son visage,oscillant entre tendresse et colère, n’est pas sans rappeler cette dualité chère au cinéaste danois, qu'il avait déjà su déceler chez Mads Mikkelsen, héros de Bleeder, Pusher 2, et de Valhalla Rising, d’autres excellents films de Nicolas Winding Refn.

Tant de brio et de personnalité ont permis à ce jeune réalisateur de gagner le prix de la mise en scène au dernier festival de Cannes. Ce prix permettra certainement de révéler au monde un cinéaste sur lequel on devra compter dans le futur. Aussi froid et brillant qu’un néon, Drive est un film qui deviendra culte.

Le Mauvais fils


Et si notre enfant ne nous aimais pas
We Need to Talk about Kevin de Lynne Ramsay, 1h52, 2011, Royaume-Uni, Etats-Unis.
Avec Tilda Swinton, John C. Reilly, Ezra Miller, Jasper Newell…

Et si notre enfant ne nous aimais pas? Pire s’il nous haïssait de toutes ses tripes, pourrait-on l’aimer ? Lynne Ramsay adapte un roman à succès, narrant les déboires d’une mère de famille dont l’aîné Kevin lui en fait voir de toutes les couleurs.

Ce film, qui pourrait passer pour une comédie française bas du front, se démarque par son parti pris narratif, et la qualité d’interprétation de ses acteurs. Tilda Swinton prête ses traits à cette mère moderne, qui a renoncé à tout ce qu’elle rêvait pour son mari et son fils Kevin. Kevin, le sujet du film, l’enfant sadique à l’intelligence hors norme, entraîne sa mère dans une paranoïa graduelle, et s’arrange pour passer pour la victime aux yeux de son père.

We Need to Talk About Kevin, nous montre ce dont nous n’aimons pas parler : une mère qui regrette sa vie d’antan, car elle est martyrisée par le fruit de ses entrailles. Même si elle aime son enfant, l’hostilité qu’elle reçoit en retour, l’amène à penser à l’infanticide, idée qui la rend encore plus malade.

A la manière d’un 21 Grammes, le récit se replie sur lui-même et arbore une structure non linéaire, mêlant passé et présent, colère et désespoir, avec pour axe le corps et le visage de Tilda Swinton, nous permettant de situer la temporalité du récit. Le film ne nous perd pas, au contraire sa structure en apparence complexe nous permet de mieux appréhender l’évolution psychologique des personnages, grâce à une esthétique du montage brutale et inquiétante, et insistant à travers les séquences sur la couleur rouge, véritable leitmotiv du film.

A tous les niveaux le film est exemplaire, aussi bien au niveau du scénario, de l’interprétation, du montage. Néanmoins, l’ambiance étouffante du métrage est principalement créée par le son, que ce soit par la musique composée par Jonny Greenwood, guitariste de Radiohead, ou par les différents fondus sonores ponctuant le récit.

Une véritable expérience de cinéma qui fait froid dans le dos, il aurait mérité d’être mieux distribué. A voir de toute urgence avant qu’il ne disparaisse de nos écrans.

13 mars 2011

Gachîs sidéral


  Décidément la comédie américaine ne se porte pas au mieux en ce début d’année 2011. Après le raté The Green Hornet, autre réunion de talents, place donc au tout aussi décevant Paul, réalisé par l’estimable Greg Mottola et co-écrit par le tandem Nick Frost/Simon Pegg, déjà auteurs des très bons Shaun of the Dead et Hot Fuzz. Après avoir rendus hommage aux films de zombies et aux films d’action, le duo britannique Frost/Pegg s’attaque ici au film de science-fiction en s’entourant de ce qui se fait de mieux en ce moment de l’autre coté de l’Atlantique. Ainsi, aux manettes on retrouve le réalisateur du cultissime Supergrave Greg Mottola et devant la caméra, les acteurs Jason Bateman (In the Air), Seth Rogen (qui prête sa voix à Paul l’extraterrestre) et en guest-star Sigourney Weaver (Alien, bien sur!). Aux premiers abords, le concept s’avère séduisant : un extra-terrestre enchaînant les blagues bas de la ceinture et porté sur le pétard croise, lors de sa fuite, deux geeks anglais et va faire un bout de chemin avec eux jusqu’à sa navette de sauvetage. Néanmoins, le soufflet retombe très vite et laisse place à une galette plate aux plaisirs trop rares pour être réellement appréciables. Le film se repose trop sur l’alien Paul, seul personnage sympathique du film, et au passage, meilleur acteur du film. A la différence des autres scénarios du duo Frost/Pegg, ce Paul se détache de la parodie pour virer vers un genre tendance ces temps-ci : la comédie geek. Mais plutôt que de choisir l’un ou l’autre, le film tente de faire le compromis entre les deux et échoue lamentablement dans cette tâche. La stupidité des personnages principaux et secondaires, ainsi que la vacuité et le coté attendu du scénario ne se justifient plus par la nature parodique de l’ensemble et annihilent ainsi toute approche empathique des protagonistes. Il n’est pas étonnant que dans ce méli-mélo scénaristique, le seul à dégager une réelle sympathie est l’extraterrestre lui-même car il est le personnage parodique du film. La mise en scène de Greg Mottola n’est pas exempte de tout reproche. En effet, face à ce matériau bancal, le réalisateur d’En Route vers Manhattan ne réussit pas à trouver un angle d’attaque pertinent et clair. Tantôt parodique (lorsque Paul souffle des conseilles à Spielberg par téléphone pour l’écriture de E.T.), tantôt simplement comique (les scènes lourdasses de discussion entre Frost et Pegg quant à la conduite à adopter face aux problèmes posés par la présence de Paul.), la mise en scène oscille entre ces deux registres, ne cherchant pas à donner un sens à son dispositif, préférant se plier avec docilité à un scénario bancal.
  En somme, si le film est loin d’être complètement déplaisant, notamment grâce au personnage déjanté de l’extraterrestre, ce Paul s’affirme néanmoins comme un gâchis notable au vue du nombre des talents impliqués. Jusque là auteur d’une filmographie intéressante, plus adepte de la comédie Américaine que de la comédie geek, Greg Mottola se place dans une position de simple faiseur pour ce quatrième long-métrage. Ni réelle parodie, ni pure comédie geek, c’est bien ce dernier public qui pourra trouver son compte dans cette comédie complaisante. Il est de notoriété public que le tandem Frost/Pegg représente la culture geek. En abandonnant la parodie pure, il prive ainsi les non-initiés d’une voie d’accès au métrage. Dommage ! 


Paul, réalisé par Greg Mottola, avec Simon Pegg, Nick Frost, Jason Bateman, Sigourney Weaver, Kristen Wiig...

4 mars 2011

Des Césars et des hommes…

Des Hommes et des Dieux: 4 Césars pour 10 nominations.

  La dernière semaine de Février marque chaque année la période des récompenses de l’année cinématographique. Première en date, la cérémonie des Césars a fait démentir les pronostics qui donnaient largement vainqueur Des Hommes et des Dieux. Certes, le film de Xavier Beauvois ne repart pas bredouille de cette 36ème cérémonie des Césars avec trois statuettes, dont celle très convoitée du Meilleur Film et celle du meilleur second rôle pour le vétéran Michael Lonsdale, pour dix nominations. Autre favori, The Ghost Writer remporte quatre prix dont celui de la Meilleure Adaptation et permet à Roman Polanski de remporter un troisième César du Meilleur Réalisateur (après Tess et Le Pianiste). Plutôt que le raz de marée annoncé, l’Académie a décidé de primer un palmarès éclaté pour valoriser la diversité et la vitalité du cinéma Français. Ainsi Gainsbourg (Vie Héroïque) de Joann Sfar remporte trois statuettes dont celle de la Meilleure Première Œuvre et récompense la splendide performance d’acteur d’Eric Elmosnino. Le César de la Meilleure Actrice revient lui à l’éclectique Sara Forestier pour son rôle dans Le Nom des Gens, agréable surprise de cette fin d’année récompensée du Meilleur Scénario Original. Anne Alvaro a elle obtenue le César de la Meilleur Actrice dans un second rôle pour Le Bruit des Glaçons, dix ans après Le Goût des Autres. Du coté des Espoirs, le verdict est sans appel et sans discutions possibles tant les performances de Leila Bekhti (dans Tout ce qui brille) et de Edgar Ramirez (dans Carlos, à voir absolument dans sa version longue) se détachent des autres lauréats possibles. Après un vibrant hommage rendu au regretté Claude Chabrol, le césar d’honneur a été cette année attribué à l’américain Quentin Tarantino. Enfin, autre victoire Américaine, le film de David Fincher The Social Network est lui repartit avec la statuette du Meilleur Film Etranger. Un présage pour les Oscars ? Au vue de l’histoire, pas sur.

De gauche à droite : Xavier Beauvois, Eric Elmosnino, Sara Forestier, Michael Lonsdale.

20 février 2011

Sueurs Froides pour ambiance chaude !!!

   Après un long périple à travers les terres froides de l’Est, l’équipe de Sur la route du cinéma est rentrée saine et sauve de 18ème Festival du Film Fantastique de Gérardmer. Si les voyages vers la perle des Vosges se ressemblent, la teneur des festivals change d’une année à l’autre. Alors, en bien ou en mal ? Là dessus, les avis divergent. Explications.
   Tout d’abord, les films français se sont pour une fois taillés une belle part de la sélection officielle. Certes, hors compétition, mais néanmoins, cette présence atteste d’une certaine vitalité du genre, même s’il faudra repasser pour voir des films des qualités. Enfin, cette année marque la fin de l’hyper présence des films espagnols. En effet, la sélection était composée de films de tous horizons : Mexique, Uruguay, Norvège, Maroc… Le déclin du cinéma fantastique espagnol a eu pour principale conséquence la réduction du nombre de films purement fantastiques, absent du palmarès. Friands de films de fantômes et autres malédictions, les œuvres ibériques ont laissés la place à des réalisations plus viscérales type survival (très à la mode ces dernières années), films de torture ou gores. Et la qualité dans tout ça ?
   Après comparaison, force est d’avouer que cette édition 2011 se situe un cran en dessous des éditions précédentes. Il suffit de se pencher sur le palmarès avec pour se rendre compte que quelques films trustent tous les prix et notamment le meilleur film de ce festival : J’ai rencontré le diable de Kim Jee-Woon. Porté par un face à face entre deux monstres d’acteur (mention spéciale au revenant Choï Min-Sik, époustouflant), le nouveau film du réalisateur coréen, déjà primé à Gérardmer en 2004 pour 2 Sœurs, nous entraîne dans une plongée viscérale et sans concession dans la plus sadique et extrême des vengeances. Récompensé par les prix de la critique, de la jeunesse et du public, le film fait néanmoins figure de grand absent dans la liste de films primé par le jury de cette 18ème édition. En effet, le prix du jury a été délivré ex-æquo à deux premiers films Ne Nous Jugez Pas de Jorge Michel Grau et The Loved Ones de Sean Byrnes. Si la présence du second, film de torture australien, dans ce palmarès n’a surpris personne, celle du premier a plus été sujet à question. Ce premier film, histoire d’une famille de cannibale qui, suite à la mort du père, se retrouve sans personne pour les nourrir, est avant tout une chronique sociale du Mexique contemporain, doublé d’une métaphore sur la violence au sein de la cellule familiale. Le résultat est intéressant, néanmoins, le film en lui-même comporte de grosses failles, assez typiques de ces films à thèse qui sont incapables de se plier à la matière filmique. Mais la réelle surprise est l’attribution du Grand Prix au film coréen Bedevilled de Jang Cheolsoo. Premier film de son réalisateur, Bedevilled peut impressionner par sa maîtrise précise et certains détails intéressants du scénario. Néanmoins, il n’évite pas les écueils typiques d’un premier film, à commencer par une tendance à trop faire durer les scènes. Lorgnant allègrement du coté de Kim Ki-Duk et de Lars Von Trier, Jang Cheolsoo ne parvient toutefois pas à donner une réelle intensité dramatique aux moments clés, se bornant à jouer sur des éléments rébarbatifs et prévisibles au détriment d’un geste sec et d’autant plus violent.
   En ce qui concerne la sélection hors compétition, elle s’est avérée dans l’ensemble assez décevante. A retenir les deux documentaires sur le cinéma d’exploitation aux Etats-Unis (American Grindhouse) et aux Philippines (Machete Maidens Unleashed) mais surtout le film de cette compétition (dixit Rémi) Rare Exports : Un Conte de Noël de Jalmari Helander. Relecture de la légende du Père Noël, ce film fou fut la bouffée d’air de ce festival et plut énormément au public, en témoigne le taux de remplissage des salles à chaque projection.
   Pour conclure, il faut préciser que, bien que des rumeurs d’une mort du festival ont longtemps circulé, le taux de remplissage des salles a été encore une fois supérieur à l’édition précédente, ce qui prouve la vitalité du festival. Et que dire de l’ambiance dans les salles ! Vu la chaleur dégager dans les salles, il est étonnant que la neige des Vosges n’ait pas fondu.


Retrouvez toutes nos critiques lors de la sortie des films en salle ou en dvd.

7 janvier 2011

Sueurs Froides: Festival de Gérardmer 2011 - Acte I


  Comme chaque année depuis sa création, Sur la Route du Cinéma va délocaliser en cette dernière semaine de janvier son plateau et ses chroniqueurs déchaînés pour couvrir le cultissime Festival International du Film Fantastique de Gérardmer. Descendant direct du grandiose Festival d’Avoriaz, Gérardmer propose pour sa dix-huitième édition une thématique tournant autour de l’axe « schizophrénie, claustrophobie, paranoïa... et autres petites joies de l'existence ». En matière de programmation, il faudra désormais attendre aux alentours de la troisième semaine de janvier pour avoir une idée de la compétition et des films présentés hors compétition. Dernière nouvelle en date, et pas des moindres : le nom du président de 18ème Festival. Après « Big» John MacTiernan, Dario Argento viendra présidé le jury du Festival vosgien, après sa venue ultra-célébrée en octobre à Lyon pour le Grand Festival de Lyon. Le très introverti réalisateur Italien viendra illuminé de par sa présence et sa grande intelligence, une nouvelle édition qui, espérons-le, sera de meilleur facture que les deux précédentes.
  Qu’importent les films à l’affiche, le Festival de Gérardmer est un passage annuel obligatoire pour tout cinéphile et un véritable pèlerinage pour tout amateur de cinéma de genre.
  Pour ceux qui n’auraient pas le temps de se rendre dans cette charmante station de sports hivernaux, retrouvez nos flashs spéciaux chaque jour sur Radio Brume 90.7 FM et sur l’ensemble du réseau Radio Campus, ainsi que nos podcasts, vidéos et articles sur le blog pendant toute la durée du festival. Si l’équipe saine et sauve, rendez-vous pour l’émission bilan le jeudi 3 Février. Pour les autres rendez-vous là-bas et préparez-vous pour de terribles moments de cauchemars filmiques.



 Dario Argento, maitre du Giallo et du cinéma fantastique. Réalisateur de Suspiria (1977), Les Frissons de l'Angoisse (1975), Trauma (1993)  ou plus récemment de Mother of Tears (2007).

 Site officiel du Festival du Film Fantastique de Gérardmer:
      http://www.festival-gerardmer.com/


 

6 janvier 2011

And the winner is...


The Social Network, de David Fincher, avec Jesse Eisenberg, Andrew Garfield, Justin Timberlake...
 

  And the winner is… David Fincher for The Social Network! (Nuée d’applaudissements et autres cris hystériques en tout genre). C’est en substance ce que vous entendrez lors de la prochaine nuit des oscars dans une poignée de semaines. 2010 s’achève et l’heure du bilan a sonné. Que retenir de cette année cinématographique? D’abord, et c’est une chose terriblement agréable et excitante, un nombre intéressant de premiers long-métrages enragés et intenses, annonçant des metteurs en scène à suivre (Chris Morris, Dominic Murphy ou encore le sympathique duo Hélène Cattet et Bruno Forzani). Ensuite, d’illustres anciens montrent bien que le talent se perd pas avec l’âge ( Martin Scorcese, Woody Allen, Roman Polanski, Takeshi Kitano. Mais surtout, 2010 est l’année de la confirmation, si besoin est, pour des cinéastes au talent aujourd’hui impossible à remettre en cause. Citons, entre autres: Christopher Nolan, Wes Anderson, François Ozon et surtout, David Fincher. Si, 2008 et 2009 ont été marqués par d’âpres et rugueux débats dans nos locaux en guise de vœux de bonne année, 2010 a répandu une étrange atmosphère de détente, d’évidence, pour de pas dire une atmosphère de paix et d’amour en poussant le bouchon un peu loin. Et cela a été rendu possible par un film, The Social Network.
  Cinéaste apparu dans les années 1990, d’abord responsable des effets spéciaux dans l’écurie Lucas, David Fincher a imposé dès ses premiers films, un univers punk et violent aux individus schizophréniques et inadaptés à une société de consommation destructrice. Mais, là où l’homme surprend, c’est dans sa capacité à faire évolue son œuvre vers une forme de cinéma plus posé, plus nuancé aussi et qui plus est, nettement plus complexes. Avec The Social Network, Fincher poursuit le travail entamé par Zodiac quelques années plus tôt. Le récit gagne en linéarité et la mise en scène se met au service de ce nouveau matériau, délaissant au passage certains gimmicks visuels sans pour autant perdre en efficacité. Secondé par l’excellent Aron Sorkin au scénario, Fincher dévoile les coulisses, et surtout les hommes à la base de la révolution numérique qu’est Facebook. A travers ces hommes est décrit le paradoxe Facebook, prenant vie avec le personnage de Marc Zuckerberg : un homme dont l’ascension fulgurante et sans retour vers les sommets mène à une inévitable solitude, un Citizen Kane de l’ère contemporaine. Adolescent attardé, plus sauvage qu’introverti, Zuckerberg est un homme nouveau, millionnaire du monde numérique, qui progressivement se désincarne pour ne vivre qu’à travers son avatar. A ce titre, la fin du métrage, écho de l’introduction, résonne comme un sommet de pathétisme et de résignation.
  David Fincher signe donc avec The Social Network un film puissant et subtil sur l’avènement de premier millionnaire numérique, sorte de Charles Foster Kane du XXIème siècle. Après avoir fait l’unanimité au sein de la rédaction de Brume, il est, je pense, inutile de préciser qu’il est notre grand favori pour les Oscars 2010. Et souvenez-vous, l’année passée, nous avions déjà mis une pièce sur Démineurs

4 janvier 2011

Top et Flop 2011 : David Fincher et Paul W.S. Anderson couronnés.

  L’année 2010 s’est terminée sur Radio Brume 90.7 FM par la tradition émission bilan dans laquelle chacun règle ses comptes. Pour ne pas déroger au principe premier de l’émission, ce bilan a encore une fois été loin d’être consensuel, même si, et c’est suffisamment rare pour le signaler, certains films ont fait l’unanimité. Ne perdons pas de temps, voici le palmarès :

Top 2010 :
 1. The Social Network, David Fincher
 2. Inception, Christopher Nolan
 3. Fantastic Mr Fox, Wes Anderson
 4. We are Four Lions, Chris Morris
 5. A Serious Man, Ethan & Joël Cohen 

Flop 2011:
 1. Resident Evil: Afterlife 3D, Paul W.S. Anderson
 2. Le Dernier Maitre de l’air, M. Night Shyamalan
 3. Hors la Loi, Rachid Bouchareb
 4. Predators, Minrod Antal
 5. Freddy : Nightmare on Elm Street, Samuel Bayer

  Retrouver le court article bilan de cette année de Jérémy, qui en profite au passage pour détailler un peu le film top de 2010 : The Social Network de David Fincher. Au passage, rendons à Cesar ce qui est à Cesar, un grand bravo à deux cinéastes dont chaque nouveau film se pose en candidat privilégié pour le titre de pire film de l’année : Paul W.S. Anderson, maître absolu du nanar New Age, ainsi qu’à M. Night Shyamalan, qui continue sa prodigieuse descente vers les tréfonds de l’art cinématographique, au point que même Les Cahiers du Cinéma ont renoncés à le défendre. Toute l’équipe attend avec impatience votre cru 2011, messieurs.

Enfin de retour…

  Bon, par où commencer? M’excuser de notre absence aussi soudaine que involontaire ? Ou bien me réjouir de notre retour nouvelle formule ? Se perdre dans de trop longues excuses serait une perte de temps. Sachez juste que suite à un problème de notre ancien serveur, l’ancien blog s’est retrouvé bloquer et inaccessible, ainsi que les anciens articles. Qu’à cela ne tienne, nous repartons en 2011 sur de nouvelles bases plus ambitieuses que les précédentes. Plus d’articles, plus de vidéos, plus d’entretiens, plus d’actualités… 2011 sera l’année du plus. Il se murmurerait même que Hakim serait encore plus contestataire qu’en 2010, c’est dire si cette année s’annonce riche en émotions.
  Retrouvez nous donc le jeudi de 17h30 à 18h30 sur Radio Brume 90.7 FM en région lyonnaise ou en streaming sur radiobrume.fr pour de nombreuses actualités et, surtout pour parler ciné.
  Nous vous souhaitons une bonne et enrichissante année 2011 sur La Route Du Cinéma et sur Radio Brume 90.7 FM.